Les bonheurs petits et grands de l'exposition au moulin du Prat

Un bilan très positif

Bien sûr, une première fois c'est difficile, il y a une très lourde préparation, en tout six mois de travail.
Il faut tout d'abord trouver le thème de l'exposition, on pense naturellement à exposer "les plus belles photos de reflets"... mais lesquelles choisir ?

Mieux vaut avoir un fil conducteur,  je pense à la Rance qui coule au pied du moulin. J'ai des photos de Rennes, de Dinan, de La Hisse-Le Lyvet, de Plouër et des photos de Saint-Malo : un parcours au fil de l'eau.
Le titre s'impose : "D'escale en escale".

Alors, vient le choix des photos, c'est difficile d'en éliminer certaines auxquelles on tient.
La maquette du livre est un casse-tête, on doit concilier les choix esthétiques et la technique.
Ensuite vient le bonheur de l'écriture : les textes de présentation, de conclusion et les titres des tableaux.
Le livre bouclé, on commande les agrandissements et les cartons plume dans des formats qui coïncident et ce n'est pas si évident.

Mais le plus difficile est à venir car il faut coller les photos sur leur support.
Pourtant nous sommes deux, un couple habitué à travailler ensemble et nous avons du temps pour le faire mais de toute cette expérience, c'est le seul souvenir en demi teinte.
Cinquante neuf tableaux et triptyques à réaliser avec la crainte que le résultat ne soit pas à la hauteur de nos espérances, cela engendre de l'énervement et parfois du découragement mais si on a un mari stoïque qui garde son sang froid en situation de crise et quelques bons amis, on tient bon.

Le jour où nous mettons tous les tableaux en caisses bien étiquetées et que tout est rangé dans le camion pour partir au moulin à vingt minutes de notre domicile, c'est une très grande joie et un vrai soulagement, le sentiment que nous avons réussi...
Pourtant, il reste l'accrochage et encore quelques soirées de stress.

Par bonheur, nous trouvons de l'aide pour l'accrochage et nous sommes plein de courage pour affronter les derniers détails matériels :
- comment faire les cartels et les fixer sous les tableaux sur des murs de pierre brute ?
- comment organiser le plan d'accrochage sur les grilles caddy sachant qu'il faut mettre dos à dos des tableaux de même format ?
Ce n'est pas facile avec des formats de tableaux différents quand on a prévu un parcours et qu'il doit rester cohérent, cohérentes aussi les associations de photos en fonction du graphisme et des couleurs... bref, on trouve des astuces.
Pour finir, il y a les problèmes d'éclairage...

La conclusion c'est qu'il vaut mieux être deux pour mener à bien ce type d'entreprise et avoir un mari calme et imaginatif.

Enfin, la réussite, c'est lorsque tout est prêt pour le vernissage, que vos amis se déplacent pour vous encourager et que les journalistes sont visiblement intéressés. Les articles de presse élogieux sont importants pour la confiance en soi et le moral.

Après on attend de savoir comment les photos seront appréciées, et quand il y a un bon retour, on ne boude pas sa joie.

Les visiteurs du moulin ont visiblement aimé suivre le guide, et, après le bonheur de la création, il y a celui du partage qui donne envie de renouveler cette expérience palpitante.